Contribution à voir dans la page débat...François Dupaire "Ecrire l'histoire d'une nation qui se construit avec les autres"

 

La Chronique de Jacques BLIN dans l'Hérault du Jour du Jeudi 29 mai 2014:

LA PROMESSE FAITE AU SECRETAIRE D’ETAT

Un secrétaire d’état aux anciens combattants et à la mémoire était dans notre ville. Le député s’est excusé auprès de certaines personnes de n’avoir pu les prévenir, faute d’avoir leurs coordonnées. Il ajouta « je sais que pour vous, la mémoire est importante ». Importante, oui ! Je ne sais qui a préparé le discours concernant sa partie sétoise, mais le canevas de l’intervention avait quelques trous « de mémoire ». Je veux simplement croire que ces trous qui faisaient taches sur la page du souvenir, étaient dûs à un regard qui a survolé l’histoire de Sète et non à une position partisane.

Les maquis « Jean-Pierre » et «  Bir-Hakeim » honorés sur des plaques qui bordent la promenade Marchal Leclerc, avaient toute leur place dans les propos de Mr Arif, mais comment ignorer le « Maquis Jean Grandel », un des premiers maquis de l’Hérault, lui aussi présent sur cette promenade ? Ce maquis était composé en grande parti de militants communistes sétois, dont quelques noms demeurent encore dans les mémoires, Victor Meyer, Amilcar Calvetti (une rue porte son nom) et Antoine Beille, infatigable militant de notre ville pour la mémoire et pour la paix. Il fut impliqué avec sa famille dans l’aide aux républicains espagnols. Dès 1941, il envoya des amis juifs chez ses parents et une trentaine furent protégés à Nissan. Antoine, son épouse et sa famille ont reçu la médaille des justes décernée par Israël. Comment ignorer ce nom qui est attaché également à l’origine du monument à la déportation au pied duquel s’est déroulée la cérémonie commémorative où prit la parole le secrétaire d’état ? C’est en 1975 qu’il fut installé, Antoine Beille avait pris l’initiative de lancer un Comité pour l’érection de ce monument afin de recueillir des fonds, il fut aidé dans cette tâche par François Chafes et de militantes et militants du monde résistant et combattant de l’époque.

Aux pieds de Rose-Roc, se balance la mer, celle sur laquelle de nombreux compatriotes ont pris des embarcations pour aider l’Espagne républicaine. A l’image de François Batiste « Ces étrangers et nos frères pourtant » ont combattu le fascisme, celui de Franco et d’Hitler.

J’ai fait remarquer à Mr Arif, qu’il les avait « oubliés » dans le message lu par les maires le 8 mai et qu’aujourd’hui encore cet oubli s’était renouvelé. Il m’a confirmé pour le 8 mai, a exprimé un doute pour l’oubli dans ses propos à Sète, mais m’a promis qu’il ferait désormais attention. Je lui ai dit ma vigilance, c’est elle que j’exprime aujourd’hui.