LETTRE OUVERTE A TROIS CANDIDATS ET UNE CANDIDATE…

 

J’ai pris connaissance dans l’édition de « l’Hérault du Jour » du 12 décembre 2009, de la position de quatre vice-présidents , membres du PCF, qui désirent repartir avec Georges Frêche.

Je les laisse avec leur conscience, mais je ne peux rester sans réagir quand ils affirment qu’ils auront « des exigences ». Pendant six ans il auraient pu en avoir dans beaucoup de domaines, ne serait-ce qu’animer la délégation aux droits de femmes qui revenait aux communistes. Ne serait-ce que donner une visibilité publique à la lutte contre les discriminations, délégation de Josiane Collerais, lors des nombreuses stigmatisations discriminatives (les sous-hommes) et (les tondues) proférées par le Président de Région. Ne serait-ce que pour dire haut et fort, à partir de la délégation de Jean Paul Boré (lutte contre le racisme) la condamnation des propos pour le moins ambigus  du Président de Région en matière de mépris des êtres humains (équipe de France, etc…). A entendre, depuis quelques jours, les nombreux auditeurs de France Bleu Hérault qui se disent de droite mais qui voteront Frêche, reconnaissant du bout des lèvres qu’il a peut-être eu des « dérapages verbaux », on mesure bien que les différents messages populistes qui leur étaient destinés sont bien arrivés.

Là où je trouve qu’ils nous prennent pour des naïfs, c’est quand ils déclarent vouloir être exigeants sur le « suivi démocratique et citoyen du respect des engagements ». Cette exigence était un des points clef de la contribution de communistes à la campagne « d’Union Toute » en 2004. Maintes fois réclamée pendant le mandat, cette promesse fut vite abandonnée pour ressurgir comme une nouveauté aujourd’hui. 

Jean Claude Gayssot déclare qu’il a « des désaccords stratégiques avec les directions nationale et régionale du PCF qui refusent l’union avec le PS en diabolisant G. Frêche. Ils avilissent le bilan et ceux qui y ont concouru pendant cinq ans ». Bravo Jean Claude, est-ce une évolution que ce propos ? Quand du temps du « bilan globalement positif » de G. Marchais tu écrivais, en 1989, en tant que responsable du Parti un livre intitulé « Le Parti Communiste Français », tu avais un jugement moins ouvert que celui que  tu professes aujourd’hui « …depuis le 25ème Congrès, où un véritable affrontement d’idées a eu lieu dans le parti jusqu’au plus haut niveau de la direction, la vie confirme amplement que, derrière le discours, ces prétendus rénovateurs (Juquin, Rigout) qui disaient vouloir sauver le parti et à ce titre ont pu abuser des communistes, n’avaient en fait comme objectif que de le liquider en tant que Parti révolutionnaire.

Heureusement que les communistes ont tenu bon ! Heureusement que la direction du parti sous l’impulsion de son secrétaire général a su résister et imprimer un formidable effort du renouvellement de notre politique ! Sans cela notre parti aurait pu, comme dans d’autres pays européens, connaître le drame de l’éclatement, de la division. Pour le coup, on aurait pu parler de déclin.

La question, je l’ai dit, fut tranchée au 25ème Congrès du parti. L’immense majorité des communistes estima qu’il existait déjà un parti social-démocrate en France. Et que c’était bien suffisant. » (« Le Parti Communiste » - éditions messidor-éditions sociales – 1989)

Qu’aujourd’hui l’immense majorité des Communistes continue d’estimer qu’il existe déjà un parti social-démocrate, ne conduit pas Jean Claude Gayssot à la même conclusion. Mais comme dit l’autre « il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis ». J.C Gayssot serait-il le rénovateur version 2010 ?

Ma tristesse, c’est qu’Henri Garino soit de cette galère. Mais c’est son choix, dommage. Aujourd’hui les quatre sont « Tous pour Frêche et Frêche envers et contre tous ». L’avenir pour ce qui me concerne, et ce fut un des points de mon éloignement du PCF, n’est pas dans cette conception de la politique. Un chemin difficile essaie de se construire dans une autre conception du rassemblement à gauche, c’est à celui là qu’il faut désormais accorder attention.

 

Jacques BLIN – Citoyen Communiste
le 13 décembre 2009