Les Ouvrières dans l’action

 

Le même jour que les dockers, le syndicat des Orangères décide la Grève. Dans la journée du 17 Juin, ces ouvrières se rendent dans différents magasins de la ville et notamment aux Etablissements SAINT FRERES pour débaucher les ouvrières qui y sont employées. Le quotidien qui rapporte cette manifestation dit « mais comme celles ci ont reçu toutes satisfactions quant à leurs désidérata, elles refusèrent de suivre le mouvement ». Les ouvrières de SAINT FRERES confectionnaient des sacs.

  

Les Charbonniers cessaient à leur tour le travail. Les Tonneliers présentaient leur cahier de revendications au Syndicat des loueurs de futailles.

 

Les Orangères manifestèrent le long des quais en un « cortège pittoresque », le poing levé en chantant «  l’Internationale ».

 

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« L’action se développe, la Bourse du Travail ne répond plus aux besoins des organisations syndicales qui, toutes se réunissent. La Salle des Dominicaines (ensuite LEP Villefranche et aujourd’hui HLM Mas Ravier) est utilisée comme annexe. Chaque syndicat va solliciter Raoul ISOIRD pour se faire confectionner une banderole qui sera agrémentée de la Faucille et du Marteau, des Trois Flèches et d’un Bonnet Phrygien. Les Jeunes Communistes qui sont constitués en un groupe artistique vont réconforter et distraire les grévistes qui occupent les usines et les chais. »

 

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Trois femmes au Gouvernement…

 

Alors qu’en 1936, les femmes n’ont pas le droit de vote – Le PCF présente malgré tout des femmes aux élections - le Gouvernement de Front Populaire nomme Trois Femmes au Gouvernement…

 

 

 

Irène Joliot – Curie :

 

Secrétaire d’Etat à la Recherche Scientifique

La Municipalité de Pierre ARRAUT donna son nom avec celui de son conjoint Frédéric au Lycée Technique…

 

Suzanne Lacore :

 

Sous Secrétaire d’Etat à la Santé Publique
et à la Protection de l’Enfance

La Municipalité présidée par Gilbert MARTELLI

donna son nom à une école de l’Ile de Thau… 

 

 

 

 

Cécile Brunschvicg :

 

Sous – Secrétaire d’Etat à l’Education Nationale

       

 

18 JUIN 1936

 Un piquet de grévistes fait faire demi tour, route de Montpellier aux camions venant charger à Sète. Un autre piquet empêche toute sortie de marchandises de la Gare P.L.M marchandises (située Place Mangeot), sauf en ce qui concerne les denrées périssables.

 

20 JUIN 1936

 

Dans la matinée, le Maire NAQUET, reçoit les délégués patronaux du Port, puis les Dockers. Les points de vue ne se rejoignent pas, mais une autre entrevue est prévue l’après-midi.

Ce même jour, le syndicat des vins en gros, offre aux grévistes un arbitrage gouvernemental basé sur les décisions prises à Matignon, les patrons offrent le maximum prévu par ces accords : 15 % à condition que ce soit appliqué dans toute la Région. Les ouvriers quant à eux auraient proposé l’arbitrage de JOUHAUX alors responsable de la C.G.T et signataire des accords Matignon. Il semble que chez les Charbonniers, les points de vue se rapprochent.

 

 

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Pendant tous ces évènements, il ne fallait pas cependant oublier de fêter la Victoire du Front Populaire : Pain – Paix et Liberté. Sous l’égide du Comité Amsterdam Pleyel que préside un instituteur, Marius BRAVET et dont le Secrétaire est Théo LALANDE (comité animé par le P.C.F), une réunion a lieu avec la C.G.T à la Bourse du Travail, où il est décidé d’organiser une Fête du Front Populaire dans le Parc d’Issanka.

Cette Fête se tint probablement entre le 15 et le 20 Juin 1936. Le numéro gagnant de la tombola est le 257. Antonin GROS et Lucien SALETTE y soulignent l’importance du Front Populaire, elle se renouvellera tous les ans jusqu’en 1984, moment ou la droite dirigeant la Mairie avec Yves MARCHAND comme Maire y mit un coup d’arrêt arbitraire.

 

1er JUILLET 1936

 

L’action n’a pas faiblit, elle se poursuit. Le Conseil Municipal est en séance officielle. Le 23 Juin, il avait décidé de voter 25.000 F en faveur des familles de grévistes (à distribuer en bons d’alimentation par l’intermédiaire du Bureau de Bienfaisance). NAQUET s’adresse à ses collègues en disant :

« Si une partie des corporations en grève la semaine dernière a repris le travail, de nouveaux corps de métiers ont à leur tour cessé de travailler et de nouveaux crédits seront nécessaires. En tenant compte des conflits réglés et des conflits en cours on peut dire que le nombre journalier des grévistes est d’environ 4.000. La seule corporation des pêcheurs, actuellement en conflit, représente 1.200 familles environ.

Le montant des secours déjà alloués et des secours qu’il faut compter distribuer, avant que toutes les corporations reprennent le travail et que la vie redevienne normale dans la Cité, peut être évalué sans exagération à 150.000 Francs. »

 

Les Pêcheurs étaient en grève depuis le 25 Juin, ils protestaient contre les mareyeurs qui, semble t’il, faisaient trop appel aux poissons de l’Océan.

 

Coiffeurs et coiffeuses, font également fermer les salons et eux aussi défilent en Ville. Voici ce qu’en dit un écho de presse :

« Comme ils estimaient que « l’Internationale » était trop révolutionnaire pour leur métier pacifique et sans doute parce qu’ils ne la connaissaient pas, ces jeunes gens et jeunes filles agrémentaient leur marche revendicatrice des airs à la mode… »

Ces Corporations entrent dans l’action, alors que les dockers vont voir leurs revendications satisfaites, les salaires seront réajustés sur la base de l’indice 684. Charretiers et Camionneurs obtiennent ainsi, une journée de 46,50 Francs. Théo LALANDE raconte : « Je vis le syndicat des Charretiers décidant la reprise du travail dans une assemblée délirante (tenue à la Bourse du Travail). Ils offrirent un bouquet de fleurs à leur valeureux secrétaire Laurent VIGUERIE. »

 

14 JUILLET 1936

 

Fin des conflits. Un vaste rassemblement a lieu sur l’Esplanade Centrale, le Serment du Front Populaire y est prononcé :

« Nous faisons serment de rester unis pour désarmer et dissoudre les Ligues factieuses, pour développer les libertés démocratiques et pour assurer la Paix Humaine. »

 

Ce rassemblement se termina par des manifestations à travers les rues de la Ville. Comme dans tout le Pays Sète venait de vivre un début d’été exaltant. Les lampions de la Fête étaient à peine éteints , qu’un coup de tonnerre nous vint d’Espagne

 

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